Avec un col de 11 km à gravir 6 ou 7 fois, la course olympique s'annonce magnifique mais excessivement dure aussi
BRUXELLES Dans la liste établie par le Comité olympique belge en vue des Jeux de Pékin figure un seul routier en catégorie A : Tom Boonen. A priori, tout porte à penser que le champion du Monde de Madrid, meilleur coureur belge du moment, devrait être le fer de lance de notre équipe (5 coureurs normalement) le samedi 9 août 2008 quand, au lendemain de la cérémonie d'ouverture, la course sur route frappera les véritables trois coups des Jeux de la XXIXe olympiade. Sauf que le parcours de l'épreuve olympique (laquelle nous avait valu à Athènes une médaille de bronze avec Axel Merckx), excessivement dur, mais tracé dans un cadre exceptionnel où toutes les images qui font le succès touristique de la Chine seront réunies, ne devrait pas convenir au Campinois. Ni, de surcroît, les conditions climatiques qui prévaudront normalement ce jour-là avec une forte chaleur et un taux très élevé d'humidité, autant de paramètres que Boonen n'apprécie pas du tout.
"Tom Boonen peut rester à la maison, mais beaucoup d'autres aussi, car ce sera une vraie course de côtes sur 140 km" , nous a dit Charly Mottet. L'ancien champion français est délégué technique de l'UCI et, à ce titre, il a reconnu plusieurs fois le parcours qui accueillera l'épreuve olympique. Récemment, Johan Lammerts, l'ancien vainqueur du Tour des Flandres (1984), qui y est allé pour le Comité olympique néerlandais, est revenu charmé de Chine. "Ce sera magnifique et terrible" a-t-il écrit à l'UCI.
"Ce qui est proposé, mais doit encore être validé", dit Mottet, "c'est de partir du centre de Pékin, aux environs de la Cité interdite, de passer par la Place Tien'Anmen puis de sortir de Pékin et de filer, sans doute par l'autoroute, vers la Muraille de Chine. Cela fait 80 km tout plats. Mais ensuite, à l'endroit où l'on visite la Muraille, c'est un circuit de 24 km, à couvrir six ou sept fois qui attend les concurrents."
Un circuit qui est très difficile puisqu'on passera à chaque fois de 80 à plus de 600 mètres d'altitude.
"C'est simple, cela monte 12 km par l'ancienne route et cela redescend 12 km par une route à quatre voies ", poursuit-il. "Le dénivelé total est donc égal à celui d'une étape de montagne même si c'est l'équivalent d'un col de 3e catégorie , en trois tronçons avec une courte descente entre chacun, d'une difficulté moyenne de 5 % avec des passages à 7, 8 et même 10 %. Comme c'est long, cela se montera avec 41-17, 19, 21. "
Et pas question de sprint pour désigner le successeur de Bettini. "L'arrivée est jugée au bout d'une montée de 700 mètres à 7 %" , termine Mottet.
À la LVB, qui proposera au COIB au printemps 2008 le nom des sélectionnés, personne n'a encore vu le circuit. Jos Smets, le directeur technique national, et Carlo Bomans, le sélectionneur, devraient accompagner une délégation du COIB l'an prochain à Pékin. Où les coureurs qui rêveront d'imiter Merckx devraient s'appeler Gilbert, Aerts, Devolder, Vanhuffel, Jurgen Vandenbroeck, Van Goolen, Monfort, Brandt ou Verbrugghe plutôt que Boonen, Steegmans, Van Petegem ou Nuyens.
Eric de Falleur
© La Dernière Heure 2006